Cape Lookout Oregon Amérique du Nord

Jour 5 : Oregon Coast – de Seaside à…

… ou le jour où tu réalises que ton planning sur l’ Oregon Coast est bien trop ambitieux.

Comme nous nous l’étions promis, nous commençons cette journée, qui s’annonce une nouvelle fois chargée, par un petit déjeuner à l’Osprey Café. Avant de nous y rendre, nous avons chargé la voiture pour être prêt à décoller juste après.

Cette fois-ci, je me laisse tenter par les french toast qui s’avéreront extrêmement gourmands !

Nous quittons Seaside pour nous rendre à Newport, où nous passerons la nuit prochaine. Entre Seaside et Newport, une multitude d’arrêts possibles. Pour nous avancer, la veille nous étions descendu jusque Nehalem Beach.

Sur le roadbook, j’avais noté 13 lieux différents où nous arrêter, ramené à 8, qui semblaient plus raisonnables. Pour finir, nous n’en verrons que 4 dans les faits ! Le déroulé de la journée vous expliquera pourquoi. Parce que plusieurs facteurs rentrent en compte. Déjà la météo. Puis les temps d’accès aux points d’intérêt (qui sont différents des temps de route pour accéder au parking menant aux points d’intérêt). Mais également, la capacité que nous avons à prendre notre temps quand un lieu nous intéresse. Et enfin, nos arrêts non prévus et impromptus quand quelque chose attire notre attention. Ah oui, et aussi l’heure à laquelle le checkin clôture à l’hôtel !

Bref, nous lançons notre playlist roadtrip2018 Spotify (nous avons enfin réussi à mettre l’auto radio en Bluetooth), et c’est parti !

Nous nous apercevons rapidement sur cette route qui longe la côte que la visibilité n’est pas à son maximum ce matin ! Je dirais même qu’on n’y voit que dalle ! C’est une chose assez banale pour l’Oregon Coast. Nous sommes pour le moment confiant, ça devrait se lever dans la journée. Ca se lève toujours, non ?

Là, Spotify nous lance le titre pile poil adapté. Un titre de circonstance, ce qui nous amuse beaucoup.

Fog in Oregon

Nous nous arrêtons rapidement à Rockway Beach dans le but d’apercevoir les Twins Rock Arch. Hop, voilà déjà une étape de sautée. La plage est sous le brouillard, on ne voit même pas l’Océan.  La météo va nous aider pour le planning trop ambitieux ! Mais c’est pas grave, ça va se lever …

Cape Meares, notre premier phare de l’Oregon Coast

Nous poursuivons notre route avec comme prochain arrêt Cape Meares et son phare. J’envisage déjà d’avoir une vue sur le phare un peu brumeuse. Je me prépare.

Itinéraire Cape Meares

La route 101 est agréable à parcourir. Il y a toujours quelques choses à voir. Nous passons la Tillamook Bay et ferons un arrêt photos spécial oiseaux marin.

Nous arrivons au Cape Meares et nous garons sur le parking. Aucune illusion n’est possible, la vue depuis le cap sera totalement obstruée. Allons donc voir ce qu’il en est du phare. Nous nous engageons sur le chemin y menant. Il est possible de faire un aller-retour sur le chemin central ou bien de faire une boucle en revenant par un chemin qui longe la falaise. Enfin, falaise, je n’en sais rien, je n’ai rien vu !

Cape Meares Oregon

Bref, nous arrivons au phare. Il est très mignon et bien entretenu. Les Rangers s’attellent à son ouverture. Ils en feront une visite guidée un peu plus tard. Nous décidons de ne pas rester. Nous avons beaucoup d’autres choses à découvrir. En tout cas, par un temps comme nous avons là, je ne comprends que plus l’utilité des phares !

Nous longeons la falaise pour retourner au parking et nous observons un phénomène que je n’avais jamais vu auparavant : les volutes de brumes qui passent au-dessus de nos têtes. Une impression d’être la tête dans les nuages, littéralement !

Cape Meares Oregon

Sur la gauche du parking se trouve le chemin menant à l’Octopus Tree. Il est magnifique et impressionnant. Et le brouillard lui apporte un côté mystique qui n’est pas pour me déplaire. Comme quoi, on peut trouver du positif en toute situation.

Cape Meares Oregon

Octopus Tree

Un chemin est aménagé pour faire le tour de cet énorme arbre aux multiples troncs. Ce qui permet de l’observer de tous côtés.

Au bout du chemin, il y a un nouveau point de vue, duquel on ne voit rien ce jour-là bien entendu.

Autour du gros arbre, la forêt a des allures de cimetière d’éléphants.

Et phénomène étonnant, malgré le brouillard, le soleil fait une percée. On sent qu’il est là, pas loin. Ce qui nous rend confiant pour le reste de la journée. Ou naïfs, à voir.

Cape Lookout

Nous remontons dans la voiture et filons en direction de notre prochaine étape, Cape Lookout. Le nom est prometteur.

Il faut signaler tout de même qu’en Oregon, les sites sont moins bien indiqués que dans les grands parcs de l’ouest. Donc, nous découvrons toujours au dernier moment où nous arrêter. Pour Cape Lookout, nous arrivons sur un grand parking cerné par les campings. Il y a aussi une superbe aire de pique-nique qui surplombe l’immense plage. Pour accéder à cette dernière, longez l’aire de pique-nique vous trouverez un accès semi aménagé avec des galets, ou bien faites comme Vincent et descendez n’importe où mais en faisant attention à ne pas vous casser une jambe.

La plage est une nouvelle fois d’une dimension impressionnante avec vu sur le fameux Cape Lookout à moitié sous les nuages. La vue est magnifique !

Cape Lookout Oregon

Cape Lookout Oregon

 

C’est encore un paradis pour les promeneurs. Nous ne nous attardons pas trop sur place. J’ai un peu la sensation de courir, mais il faudra faire avec.

Cape Kiwanda      

J’avais repéré autant que possible sur Google Map, les lieux où se garer. J’avais donc pu voir que l’accès à Cape Kiwanda se faisait au nord de la petite ville de Pacific City et pas paumé au milieu de la nature.

Itinéraire Cape Kiwanda

En arrivant sur place, nous avons pu constater la difficulté de la situation. Le parking se trouve coincé entre le Cape et tout un tas de commerces, restaurants, brasseries etc. Vous devinez le problème ? Le parking est totalement saturé. Il est aux alentours de midi et les restaurants font le plein. Mais nous pouvons compter sur notre chance ! Une place se libère juste devant nous.

Nous nous rendons sur la plage et là, c’est une nouvelle expérience. Les gros pickups se garent directement sur la plage. On voit même des caravanes. Nous découvrons une nouvelle ambiance totalement farfelue.

Pour la vue, c’est toujours la même chose. Il est midi et le brouillard ne s’est pas levé. Nous commençons à nous faire une raison. Depuis l’entrée de la plage, nous de discernons même pas Cape Kiwanda. Nous nous mettons en marche dans sa direction. A un moment, on tombera bien dessus !

Nous arrivons au bout de la plage et au pied d’une gigantesque dune de sable. Et comme sur toutes les dunes du monde, le jeu c’est d’y monter et de la descendre en courant sans tomber. Personnellement, je vais m’abstenir. Manger du sable n’est pas ma passion.

Cape Kiwanda Oregon

La marée monte, nous assistons au jeu classique des enfants depuis que nous arpentons les plages de l’Oregon Coast. Je profite du moment où ils sont cachés derrière les rochers pour prendre mes photos.

Cape Kiwanda Oregon

Petit résumé des activités à Cape Kiwanda : surf, paddle, bateau, escalade, course poursuite et escalade. Je pense qu’il y a de quoi occuper sa journée. Et le brouillard n’aura pas empêché les Oregonais de profiter de leur journée.

Pour ce qui est de la pêche, elle est interdite. Une Ranger viendra reprendre à l’ordre les pêcheurs du jour.

Cascade head : Hart’s Cove Trail

Nous hésitons à manger un bout sur place, mais vu l’heure qui tourne, nous préférons nous mettre en route pour Hart’s Cove où nous mangerons les sandwichs que j’ai préparé le matin.

J’avais repéré plusieurs randonnées à effectuer dans le secteur de Cascade Head. Ma priorité était Hart’s Cove. Le souci, c’est de la trouver.

A priori, pas très loin de Cape Kiwanda et juste après la petite ville de Neskowin.

Alors là, il y a un problème, nous avons passé Neskowin depuis un petit moment. Nous aurions déjà dû voir la route menant à Hart’s Cove. Même le GPS n’est pas très utile.

Nous faisons demi-tour et faisons le chemin inverse en ouvrant grand nos yeux. Et là ! Nous voyons ce petit panneau de bois, avec une flèche peinte en blanc. Je suis persuadée, à raison, que de l’autre côté, il n’y a pas de flèche. Nous tournons et nous engageons sur ce que je crois être l’entrée d’un parking et voyons quelques mètres plus loin le panneau indiquant Hart’s Cove. La question est : pourquoi ils ne mettent pas se panneau sur la route 101 ? Et ce n’est pas l’entrée d’un parking mais le début d’une piste. D’une piste qui n’est pas très bon état sur le début, avec de gros nids de poule et zigzagant sévère tout en grimpant. Vincent se demande dans quoi je le fourre encore. On en a pour 4 miles comme ça. On se décontracte au bout de 3 miles quand nous voyons d’autres véhicules au départ de Nature Conservancy Trail.

Nous arrivons au bout de la piste où quelques voitures sont garées. Vu la confidentialité du trail et que nous n’avions croisé personne, nous ne nous attendions pas à trouver autant de véhicules sur place. Enfin que 6. Faut pas exagérer !

Nous mangeons rapidement nos sandwichs avant de nous engager sur le trail.

Hart's Cove Trail

Encore une fois, il y a un beau petit dénivelé et cette fois-ci, ça descend d’abord (ce qui signifie que la fin sera la partir la plus difficile). Le trail est assez sympa. Nous marchons dans les bois à la végétation variée, c’est sauvage. Nous croisons des arbres gigantesques, dont un a la particularité d’avoir 2 troncs. Le chemin se poursuit en direction de l’océan. On enjambe des arbres morts, marche dans la gadoue et dans l’eau pour traverser des petits ruisseaux. Nous entendons le cri caractéristique des lions de mer « onk onk ». Ils ne sont pas loin ! A travers les feuilles des arbres, nous apercevons les rayons du soleil ! Ca y est, ça s’est levé !

Hart's Cove Trail Oregon

Nous débouchons enfin sur la prairie. Ces rayons de soleils sont autant de lueurs d’espoir ! Et en fait non. En fait, ça s’est pas levé du tout *blasée*.

Incroyable ça ! Il y a 100m nous avions du soleil. Ce phénomène climatique m’étape. Il y a réellement un rideau de brouillard qui se dissipe à quelques mètres dans les terres. Du ciel, ce doit être incroyable à voir.

Bon et cette prairie alors ? Des herbes jaunies par le soleil, hautes comme moi. Oui, il n’y a personne pour tondre la pelouse ici. Ni assez d’animaux pour brouter.  Donc les herbes poussent. Du coup, il n’y a pas de chemin défini non plus et il faut compter sur les précédant randonneurs qui auront ouvert la voie en piétinant la végétation sur leur passage. En conclusion, c’est le gros bazar. Ca part dans tous les sens et comme notre visibilité est réduite, nous partons un peu à l’aveugle, sur un chemin qui part du côté gauche. Nous avons de la chance, ce chemin mène à ce qui doit « normalement » être LE point de vue de la rando ! EN point de comparaison, je vous mets une photo par temps dégagé trouvé sur Google Images.

Nous continuons notre exploration de la prairie et nous rapprochons de la pointe de la falaise. Je ne me sens pas très à l’aise. L’inclinaison est assez importante, la paille glissante à cause de l’humidité ambiante et l’horizon n’est absolument pas défini. Nous entendons le son des vagues qui s’écrasent en contrebas sans rien en voir. C’est extrêmement déroutant de se sentir privé d’un de ses sens. D’autant plus, un sens sur lequel nous avons l’habitude de nous reposer assez facilement.

Hart's Cove Trail Oregon

Hart's Cove Trail Oregon

Sur le chemin retour, nous croisons un petit groupe de séniors américains. Ils se sont assis sur le banc depuis lequel par temps dégagé, un beau panorama s’offre à vous. Bien entendu, ce jour là … Un monsieur nous demande « vous venez de la prairie ? Comment était la vue » et Vincent lui répond « totally foggy ! ». Le monsieur nous répondra hilare « Welcome in Oregon ! ».

Voilà qui résume l’Oregon et les Orégonais ! On s’accommode de ce qu’on a. A l’image de toutes ces familles passant du bon temps sur une plage de Cape Kiwanda totalement embrumée.

Et c’est ainsi que j’ai adopté cette philosophie. Grâce à ce rire spontané, sincère et jovial. Ok, on n’a pas vu la cascade ? C’est pas grave. On a passé un excellent moment sur ce trail. J’ai fait de belles photos de la brume.

Et nous reprenons notre route. Il nous reste le meilleur à parcourir dixit Monsieur Jovial (bon, là il se fout un peu de notre gueule). Sur la route, nous croiserons notre premier serpent ! Ils sont nombreux en Oregon.

La pente finale pique un peu. L’avantage c’est qu’elle n’est pas trop longue. Il doit y en avoir pour 1 mile maximum. Nous arrivons en haut un peu essoufflés tout de même.

Il ne reste que 3 voitures sur le parking, la notre comprise. Nous avons du croisé du monde dans la prairie, sans nous en rendre compte.

Nous nous engageons de nouveau sur la piste et après 4 miles, nous nous retrouvons sur la route 101. Nous devions faire d’autres randonnées ce jour-là, mais l’heure est trop avancée. Nous ferons même l’impasse sur le Devil’s Punch Bowl (de toute façon à marée haute, il n’avait pas d’intérêt pour moi), Yaquina Lighthouse et l’observatoire des baleines. Il faut se faire une raison, notre planning était trop ambitieux !

Sylvia Beach Hotel Newport

Nous nous rendons directement à notre hôtel, le Sylvia Beach à Newport. Je vais un peu insister sur cet établissement parce qu’il est singulier. J’en ai entendu parler pour la première fois sur le blog de Mathilde, une expat’ Française. Je l’avais un peu mis de côté dans ma tête jusqu’à ce que That’s Oregon Life fasse un article sur les logements insolites en Oregon dans lequel figurait le Sylvia Beach.

Chaque chambre a une thématique écrivain. Nous avons choisi la chambre Melville. Melville, Moby Dick, baleine, Oregon … pour garder une certaine cohérence ! Je crois que la chambre nous a porté chance. Le bâtiment est vieux, le sol de la chambre n’est pas à niveau. Deux cales sont placées d’un côté du lit pour ne pas rouler pendant la nuit. La porte laisse passer le jour du couloir mais je crois que nous avons passé la meilleure nuit de notre séjour. C’est dans cet hôtel où nous avons le mieux dormi. C’était douillet comme chez mamie. Bon la moyenne d’âge est en conséquence. Nous avons à peine réussi à la faire chuter.

Bref, dans cet hôtel, ni WIFI, ni TV … Mais des livres, des jeux de société, des puzzles. Tout invite ici au calme et au repos. Des canapés et fauteuils confortables sont installés devant les fenêtres donnant sur l’océan.

Sylvia Beach Newport

 

Il est possible de diner au restaurant de l’hôtel, mais il faut impérativement réserver entre 16h et 18h. Nous sommes arrivés trop tard. Dommage, le menu était appétissant.

Après nous être installés dans notre chambre. Nous nous sommes rendus au Chowder bowl à deux pas du Sylvia Beach. Je voulais absolument gouter les huitres fries au moins une fois dans ma vie.

Nous nous installons, il y a peu de monde dans le restaurant, nous sommes plutôt en fin de service. Nous commandons 2 bières (on nous demandera une nouvelle fois nos pièces d’identité) et Oysters de Yaquina & chips et Fish & chips.

Pendant que nous attendons nos plats, un couple entre dans le restaurant. Il passe une commande à emporter. Là, je bloque littéralement. Le type a une croix gammée tatouée sous l’œil droit. Je m’efforce de ne pas le fixer, mais j’ai tout de même envie de vérifier que mon esprit ne me joue pas de tour. C’est assez choquant. Je sais très bien que ces idées pullulent dans certains esprits faibles mais jusqu’à présent je n’avais jamais croisé quelqu’un assumant ces idées nauséabondes et arborant fièrement cette idéologie. Ca calme.

Après le repas, nous retournons à l’hôtel où une bonne nuit nous attend.

*****

Bilan de la journée : presque 4h de route et « seulement » 4 lieux visités. Un brouillard qui n’aura pas réussi à gâcher la journée. Et une Oregon Coast qui n’est qu’une succession de spots photos et de panoramas à couper le souffle. Compliqué de faire des choix. Et ça n’ira pas en s’arrangeant le jour suivant.

Itinéraire jour 5

Petit bonus, les coïncidences amusantes de Spotify

2 COMMENTS
  • Joelle

    Alors comment dire …. malgré le brouillard ??❤️??. Moi je trouve que tes photos sont très belles avec surtout celles de l’octopus Tree … c’est vrai qu’un rayon de soleil ? ne gâche rien. Je vais prendre note de ton hôtel. Dommage du « pas de wifi » sinon j’en aurais bien fait mon camps de base pour qqjours. ( pas que je sois accro mais en voyageant seule je crois qu’une connexion avec mes filles sera nécessaire ?) mais oui maintenant je pense que je vais vraiment envisager sérieusement l’Oregon pour l’année Prochaine ?

  • Joelle

    Et je reste sur ma position que l’Oregon Coast mérite qu’on s’y attarde quelques jours. Et maintenant je suis sure que tu ne me contrediras pas ?

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